Newsletter – Mars 2020
Et si la pénibilité était un formidable moteur d’ascension sociale…A 16 ans, j’ai eu la chance de me faire « virer » du lycée. Ce ne fût pas pénible, je n’aimais pas l’école, cela m’ouvrait d’autres champs des possibles…J’ai eu l’opportunité d’intégrer une PME familiale dans la chaudronnerie comme ouvrier spécialisé. J’y ai « soulevé » des tonnes de tôles. Ce ne fût pas pénible, je découvrais un nouveau milieu, je rencontrais un patron exigeant et paternaliste. J’apprenais un nouveau métier qui me donnait un sens au travail. C’était mon choix.
J’ai réintégré l’école dans l’enseignement technique – Merci Patron ! Ce ne fût pas pénible, j’apprenais un métier. C’était mon choix.
J’ai quitté l’école en-cours de BTS pour partir à la découverte d’autres horizons. Ce ne fût pas pénible, juste une décision. C’était mon choix.
J’ai travaillé 14 mois comme plongeur, ramasseur de verre, serveur… en Angleterre. Ce ne fût pas pénible, j’apprenais une nouvelle langue, une autre culture. C’était mon choix.
J’ai « négocié » ma réintégration au lycée pour finir mon BTS. Ce ne fût pas pénible, quoique… C’était mon choix.
J’ai eu l’opportunité d’intégrer un groupe industriel international à Châteauroux, où j’ai découvert la culture du diplôme avant la culture de la compétence. Ce ne fût pas pénible, juste surprenant. J’ai commencé mes cours du soir – Merci Patron ! C’était mon choix.
J’ai intégré un institut au CNAM à Paris avec des horaires un peu « décalés » (2h de cours le soir après 8h de travail et 6h de transport – Châteauroux / Paris –, 6 jours par semaine pendant 3 ans). Ce ne fût pas pénible, je m’instruisais et travaillais pour mon avenir. C’était mon choix.
J’ai eu l’opportunité d’intégrer un poste de direction au sein de l’une des plus belles ETI familiale française. Ce ne fût pas pénible, j’ai beaucoup travaillé, beaucoup appris. C’était mon choix.
A 32 ans, j’ai plaqué ce job – en or – pour créer ma « petite entreprise » de menuiserie et de distribution. Ce ne fût pas pénible, juste beaucoup, beaucoup de travail pour un – vrai – challenge à l’issue incertaine. C’était mon choix.
A 38 ans, j’ai perdu mon entreprise – et bien plus – malgré une réussite récompensée par de nombreux prix. Ce fut très pénible. Ce n’était pas mon choix.
J’ai découvert l’échec entrepreneurial dans notre société française et la difficulté à rebondir quand on a été un entrepreneur « perdant » ! Ce fût extrêmement pénible, mais particulièrement riche d’enseignements. Ce n’était pas mon choix.
L’association Second Souffle est née de cette expérience en 2010. C’était mon choix.
Au final, je ne saurai dire si la pénibilité est physique ou pas. Je ne crois pas qu’il soit plus pénible d’être chaudronnier ou plongeur que manager ou entrepreneur. Mais, ce que mon parcours m’a appris, c’est que la pénibilité lorsqu’elle est choisie et non subie, peut être un moteur d’ascension sociale. Nous sommes l’entrepreneur de notre vie.